Comment financer son projet de start-up ?

La création d’une start-up nécessite de trouver des financements rapides et conséquents. Une fois l’idée en tête et le projet bien structuré (business model, business plan, viabilité du projet…), il faut pouvoir subvenir aux charges élémentaires (salaires, développement des technologies, R&D, équipement…).

Pouvoir prétendre aux bonnes sources de financement requiert donc tout d’abord de maîtriser le parcours du financement d’une start-up. Entre fonds propres, fonds publics et fonds privés, voici une liste des modes de financement disponible pour les entrepreneurs.

Critères à prendre en compte avant la recherche de financement

Avant de chercher des fonds, voici les critères sur lesquels les financeurs pourront se baser pour choisir les projets dans lesquels ils souhaitent investir :

  • le potentiel du secteur d’activité choisi
  • la cohérence du projet et des objectifs
  • la cohérence de l’équipe et les profils associés
  • le modèle économique et la réalisation d’un business plan pertinent
  • les éléments permettant de démontrer la fiabilité du projet (étude de marché, Proof of Concept…)
  • l’état d’avancée du projet (maquette, Minimum Viable Product, prototype, premiers contrats…)
  • les soutiens financiers et la confiance dont bénéficient déjà les fondateurs

Le financement start-up par les fonds propres

La love money et les fonds personnels

Les fonds propres sont une base essentielle dans un projet de start-up. Ils sont importants pour l’entrepreneur car ils lui donnent une crédibilité supplémentaire vis-à-vis des potentiels financeurs. Afin de réunir un montant satisfaisant de fonds propres, le porteur de projet à deux choix. Il 
peut utiliser :

  • ses fonds personnels : l’autofinancement est possible grâce à des économies réalisées par le créateur d’entreprise dans le but de financer le lancement de son activité.
  • la love money : participation financière de proches, de la famille, des amis qui souhaitent aider à développer l’activité.

Les concours et plateformes collaboratives

Le financement participatif (crowdfunding)

Après avoir fait un tour d’horizon des fonds propres disponibles, il est possible de se tourner vers le financement participatif (encore appelé crowdfunding).

L’objectif des plateformes de crowdfunding est de mettre en relation des investisseurs avec des porteurs de projet. L’idée est de récolter des fonds sous forme de petits montants auprès d’une large communauté.

Outre le capital qu’il peut apporter à la société, le crowdfunding permet également de mettre en lumière le projet auprès d’une communauté d’investisseurs pour lui donner plus de visibilité.

La participation financière peut se faire sous forme de don, de prêt avec ou sans intérêt ou d’investissement en capital.

Exemple de plateformes de crowdfunding reconnues :

  • Kickstarter (de très gros investissements mais une concurrence plus rude)
  • KissKissBankBank (le Kickstarter français)
  • SmartAngels (pour traiter avec des business angels)
  • Ulule (concurrent de KissKissBankBank)
  • Wiseed : plateforme d’investissement en ligne
  • Ex de plateforme de prêts : les prêts / microcrédits solidaires Babyloan, Unilend, Hellomerci

Le financement participatif est un excellent moyen de tester l’appétence du marché pour le produit ou le service proposé. Les gains engendrés permettent d’obtenir plus facilement des aides complémentaires (financements publics, prêts bancaires, etc.)

Les appels à projet

Les plateformes d’appels à projet permettent à des financeurs d’exposer une problématique à laquelle ils souhaitent répondre par un projet innovant. Des entreprises peuvent ensuite répondre à cet appel en proposant la meilleure idée pour y répondre.

Les concours de start-up

Il existe de nombreux concours de start-up couvrant les divers domaines d’activité. Ces concours donnent l’opportunité aux jeunes pousses d’introduire leur projet à des jury d’investisseurs ou de grands décideurs.

Exemple de concours de start-up : Start-up contest, Moovjee, France Digitale Tour, Total Edhec Entreprendre, Blend Startup Contest…

Attention, tous les concours ne se valent pas. Le ratio gain/investissement doit être sérieusement calculé avant de se lancer dans ce genre de projet, au risque de faire mauvais usage du temps destiné à faire croître l’entreprise.

Le financement de la start-up par les fonds publics

L’ARCE de Pôle Emploi

Les entrepreneurs qui abandonnent leur fonction pour se consacrer à temps plein à leur start-up peuvent bénéficier d’une aide financière de Pôle Emploi (à condition d’être éligible aux allocations chômage).

Cette aide se nomme l’Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise (ARCE). Lorsque l’on a droit au chômage, on touche des indemnités mensuelles pendant une durée déterminée. Avec l’ARCE, le porteur de projet peut bénéficier de 45 % des allocations restantes sous forme de capital (deux versements en l’espace de 6 mois). Ce capital permet de composer une trésorerie et de financer rapidement les équipements nécessaires pour débuter l’activité.

Cette aide Pôle Emploi nécessite d’avoir préalablement obtenu l’Aide aux chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise (ACRE). Celle-ci exonère de certaines cotisations sociales pendant un an.

Les subventions publiques

De nombreuses subventions publiques sont disponibles pour le financement des projets start-up.

Nous pouvons prendre l’exemple des subventions proposées par la Banque Publique d’Investissement (BPI) telles que la Bourse French Tech, le prêt d’amorçage, le prêt d’amorçage investissement et l’avance innovation.

On peut également retrouver les aides et plateformes d’initiatives locales.  

Les prêts d’honneur

Les prêts d’honneur sont des financements provenant d’organismes publics soutenant la création d’entreprise et l’innovation. Ce sont des prêts à taux 0 qui ne nécessitent ni caution, ni garantie.

Ils permettent d’obtenir plus facilement des prêts bancaires. Le prêt d’honneur est accordé à une personne physique qui s’engage elle-même à rembourser (considéré comme des fonds propres).

Deux associés dans une même entreprise peuvent donc être chacun éligibles à un prêt d’honneur. Ces prêts font bénéficier d’un effet de levier idéal pour mettre en confiance les potentiels financeurs additionnels.

Parmi les organismes attribuant des prêts d’honneur ou garantissant des prêts, on retrouve par exemple :

Les financements de start-up par fonds privés

Les prêts bancaires

Les prêts bancaires classiques peuvent être un premier moyen de compléter les financements d’un projet start-up. Les garanties potentiellement obtenues dans les phases précédentes peuvent être un véritable atout pour obtenir l’aide d’une banque (par exemple : une garantie BPI ou France Active).

Les fonds d’investissement

Les fonds d’investissement (ou organismes de placements collectifs) sont des investisseurs qui participent au financement de projets innovants liés à leur domaine d’activité.

Focus sur les Corporate Ventures :

Les corporate ventures sont de grosses sociétés qui investissent dans le développement des start-up. Ce soutien leur permet notamment de bénéficier du travail en R&D mené par la start-up et leur donne la possibilité d’innover dans leur domaine. L’association à de jeunes pousses prometteuses évite également une éventuelle mise en concurrence.

Les business angels

La France dispose de plus de 80 réseaux de business angels. Les business angels sont des personnes physiques qui investissent leurs économies personnelles dans des projets innovants en finançant de jeunes entrepreneurs. Ils peuvent apporter des sommes conséquentes bien qu’inférieures à celles investies par les capital-risqueurs.

En général, les business angels peuvent arriver assez tôt dans le processus de levée de fonds. Ils investissent :

  • soit au moment où le modèle technique est prouvé, quand la technologie s’est démontrée
  • quand le modèle commercial a été démontré, les premières ventes réalisées

Les valorisations du ticket sont différentes en fonction du stade d’avancement du projet.

En plus de l’accompagnement financier, les business angels sont généralement des experts dans leur domaine qui peuvent jouer un rôle de conseil non-négligeable (appui stratégique et technique). Ils peuvent faire bénéficier les créateurs d’entreprise d’un réseau professionnel étendu.

Exemple de site pour trouver un business angel : France Angels

Les capital-risqueurs

A la différence des business angels, les capital-risqueurs réunissent des sommes d’argent provenant d’autres personnes (physiques ou morales). Cela permet de constituer un capital plus conséquent pour financer un projet.

Les capital-risqueurs interviennent souvent à un moment plus avancé de la vie de la start-up. Ils investissent des montants bien supérieurs aux business angels et sont, par conséquent, plus exigeants. Ils prennent généralement des parts de l’entreprise, siègent en conseil d’administration et attendent des rendements importants.

Trouver des business angels et capital-risqueurs :

Voilà un beau tour d’horizon (non exhaustif) des principaux moyens disponibles pour financer sa start-up.

Attention cependant, bien que nécessaire, la recherche de fonds ne doit pas se faire au détriment du développement du projet.

Il est très important de trouver assez rapidement le bon équilibre entre chiffre d’affaires et financements externes. Cela rendra votre projet plus fiable et plus solide. Un moyen idéal de gagner en crédibilité et d’obtenir des fonds supplémentaires.

Suivez nous sur